Quand le corps reprend confiance
Le harcèlement laisse des traces dans le corps : comprendre la mémoire somatique et apaiser un système nerveux en alerte
Tu as mis de la distance avec les personnes toxiques, changé d’équipe ou d’environnement, et pourtant… au bruit d’une porte qui claque, à un ton de voix, à un mail sec, ton cœur accélère, ta respiration se bloque, et tes épaules se durcissent. Ton corps réagit avant même que ton esprit n’ait le temps d’analyser.
Ce n’est pas “dans ta tête”. C’est la mémoire somatique du harcèlement. Ton système nerveux n’oublie pas ce qui l’a menacé – il te protège, souvent longtemps après que la situation a pris fin.
Ce que le harcèlement imprime dans le système nerveux
Exposé de manière répétée à l’hostilité, le corps bascule en mode survie et y reste parfois par défaut. Des réponses initialement adaptatives deviennent chroniques :
Hypervigilance constante : tu scannes l’environnement à la recherche de danger
Peurs soudaines et “irrationnelles”
Troubles du sommeil et réveils nocturnes
Colère explosive… ou, à l’inverse, sentiment d’impuissance et d’effacement
Difficultés à poser des limites ou à exprimer une agressivité saine
Reconstitutions du trauma (attirer des contextes/relations semblables)
Hypersensibilité aux sons, à la lumière, aux critiques
Si tu es neuroatypique (haut potentiel, autisme, TDAH…), ces traits peuvent être amplifiés : ta différence peut attirer le harcèlement, et le harcèlement renforce en retour des mécanismes de protection atypiques. Cercle vicieux.
La bonne nouvelle : un système nerveux marqué peut retrouver des repères de sécurité. La voie la plus efficace est somatique – par le corps.
Ce qui aide vraiment : réguler “par le corps”, pas contre lui
Reconnaître que ces réactions sont normales : elles témoignent de la tentative de ton corps de te protéger (même si elle n’est plus adaptée à ton présent)
Réhabiliter la sensation corporelle : sentir en sécurité, identifier tes déclencheurs et les distinguer d’une menace réelle
Restaurer la sécurité interne : des pratiques régulières qui régulent le système nerveux et renforcent des frontières saines
Récupérer ta capacité d’action : agir avec efficacité plutôt que réagir sous stress
4 pratiques concrètes pour alléger le poids du trauma
1) Développer la conscience corporelle
5 à 10 minutes par jour d’observation des sensations, sans jugement
Repérer tes zones de tension chronique et les relier à une émotion (douleur ≠ danger, mais “message”)
Tenir un journal des réactions physiologiques face aux déclencheurs
2) Apprendre à réguler le système nerveux
Respiration diaphragmatique (3 fois par jour, 10 cycles)
“Pendulation” (Somatic Experiencing) : alterner l’attention entre une zone confortable et une zone inconfortable
Micro-mouvements lents pour laisser les tensions se décharger sans forcer
3) Reconstruire des frontières saines
S’entraîner à dire non dans des contextes sécurisés
Pratiquer l’affirmation de soi progressive (une demande claire par jour)
Honorer tes limites énergétiques et émotionnelles (stopper avant l’épuisement)
4) Restaurer une connexion sociale sécurisante
S’entourer de personnes bienveillantes, par petits pas
Oser une vulnérabilité graduelle dans des relations de confiance
Rejoindre un groupe de soutien adapté, sans pression de “tout raconter”
Ce qui change, progressivement
Un sentiment de sécurité intérieure qui ne dépend plus de l’extérieur
Une meilleure distinction entre vrais dangers et déclencheurs
Moins d’hypervigilance et de stress chronique
Un sommeil qui se stabilise, une régulation émotionnelle plus fluide
Des relations plus saines, basées sur le respect mutuel
La capacité à “réhabiter” ton corps comme ressource
Ce processus n’efface pas le traumatisme. Il le métabolise et le remet à sa juste place dans ton histoire, pour qu’il ne dirige plus ton présent.
J’ai créé un espace Notion avec des exercices simples de régulation, pour reconnecter à ton corps et retrouver de la sécurité à ton rythme.
Respiration, pendulation, micro-mouvements, observation sensorielle… des pratiques courtes, mais profondes.
Si tu te reconnais dans ces lignes, laisse simplement un mot en commentaire — celui qui décrit le mieux ton état du moment.
Je suis Raquel, spécialiste en neurodiversité et trauma. J’aide les femmes atypiques à s’épanouir en respectant leur fonctionnement unique, sans forcer ni culpabiliser.
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